Concernant Air Austral, le gouvernement semble avoir durci le ton, lors de la réunion interministérielle de mardi dernier, 19 mars à Paris. Réunion qui a réuni certains de nos élus, parmi lesquels Huguette Bello, Normane Omarjee (de la Région) qui, avec les membres du Directoire de la compagnie (Michel Deleflie, Joseph Bréma…) ont dû soutenir le plan de restructuration face à trois ministres : Marie Guévenoux (Outre-mer) ; Patrice Vergriete (Industrie) et Roland Lescure (Industrie). Un gouvernement dont la posture se veut beaucoup plus « exigeante » cette fois et qui réclame « un plan de retournement pérenne et durable » sur 3 ans.
Le gouvernement ne joue plus. Il a fixé un ultimatum au Conseil de surveillance et au Directoire d’Air Austral en estimant que le plan de restructuration qui a été présenté, mardi dernier, ne tenait pas vraiment la route. Le gouvernement (ou l’Etat) veut plus de garanties, plus d’assurances.
Contrairement à ce qu’a déclaré Huguette Bello, la présidente de Région et présidente du Conseil de surveillance, au sortir de la réunion de mardi, l’ambiance n’est plus vraiment à la confiance entre l’Etat et les responsables d’Air Austral dont les avions sont pleins, les billets sont chers mais la compagnie reste déficitaire.
Au sortir de cette même réunion, la présidente de Région avait aussi déclaré : « les Réunionnais sont très attachés à leur compagnie ». Les élus sûrement, notamment celles et ceux qui ne payent pas le billet d’avion et voyagent devant (en Confort ou en Business), mais les Réunionnais, dans leur grande majorité, je ne le pense pas. Air Austral qui fonctionne en partie avec l’argent des contribuables réunionnais est surtout vue comme une compagnie dont les billets sont parmi les plus chers sur le marché local, avec des avions pas très neufs et des liaisons qui sont de plus en plus supprimées dans l’océan Indien, en direction notamment de Madagascar et bientôt des Seychelles.
Le paradoxe, c’est que nombre de Réunionnais préfèrent voyager sur d’autres compagnies qu’Air Austral où le rapport qualité-prix est meilleur alors que, dans le même temps, une partie de leurs impôts finance la compagnie aérienne réunionnaise. Aujourd’hui, Air Austral a un besoin urgent de faire des économies et de présenter un plan viable si elle souhaite regagner la confiance de l’Etat. Marie-Noëlle Wolf du syndicat UNSA/Air Austral, qui était récemment l’invitée de Réunion La 1ère, a déjà annoncé la couleur. « Des économies oui, mais pas sur le dos des petits salariés… Il y a des cadres qui touchent entre 22 000 et 29 000 euros par mois à Air Austral ». En clair, elle a fait comprendre que pour les économies, il faudrait aller chercher du côté des gros salaires. Le Conseil de surveillance et le Directoire ont un mois pour présenter une nouvelle copie au gouvernement.
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