Ti Kozman

Une vie meilleure pour 2024… si vous croyez encore au Père Noël !

Une année qui s’achève d’ici à quelques jours. Déjà ! Elle s’achève comme elle aura commencé. Et la nouvelle année 2024 débutera comme celle qui s’achève, c’est-à-dire avec son lot de problèmes en tous genres, à commencer par la vie chère, ces prix qui ne cessent d’augmenter, en dépit des publicités qui prétendent le contraire.

Les familles ne savent plus où donner de la tête. Passer à la caisse dans les supermarchés est devenu un calvaire. Pendant ce temps, nos politiques nous promettent une vie meilleure même si l’on sait tous que pour une grande majorité d’entre nous les lendemains vont forcément déchanter à la lumière de la conjoncture économique difficile et des évènements mondiaux dramatiques.

Difficile de faire preuve d’optimisme dans ce monde en plein chamboulement climatique, social, économique et politique où il semble plus facile de déclarer la guerre que d’instaurer la paix. Et je ne vous parle même pas de tous ces virus, de plus en plus nombreux,  à se balader dans la nature.

Le « variant des Comores »

J’ai entendu récemment parler du « variant des Comores ». Les autorités sont au courant. Mais la nouvelle n’a pas encore été mise sur la place publique pour l’instant pour ne pas affoler la population. Dans les milieux de la santé, les personnels ont été avertis et ils ont été invités à faire preuve de la plus grande vigilance face à ce risque sanitaire bien réel pour notre île.

Pas besoin de se faire d’illusions, l’année qui commence ne sera pas meilleure que celle qui s’achève. Une fois passée l’euphorie des fêtes, nous serons confrontés aux mêmes problèmes à la Réunion : chômage grandissant (plus de 100 000), crise du logement (40 000 personnes qui attendent un toit), des pauvres encore plus pauvres au fil des années qui passent (36% de notre population vivant en dessous du seuil de pauvreté), des jeunes de plus en plus nombreux à décrocher à l’école, sans compter ceux qui ne trouveront jamais un stage pour poursuivre, en alternance, leur cursus scolaire, ces bourses qui, parfois, tarderont à arriver… Bref, en dépit de tous les discours politiques qui se voudront rassurants, en dépit de toutes les promesses, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Faut pas rêver, nos problèmes ne vont pas disparaître comme par magie, dans la fumée des pétards de Noël ou du Jour de l’An, au gré de l’année qui change.

Désolé pour cette intro pour le moins pessimiste, mais je préfère rester réaliste. Ça va être compliqué, de plus en plus compliqué. Les grands patrons du CAC 40 continueront à se partager tout un paquet de dividendes tandis que les pauvres, y compris ceux de la classe moyenne, continueront à s’appauvrir. Ainsi va la vie ! Nos élus des collectivités et des chambres consulaires continueront à se plaindre, à réclamer plus d’aides financières, à les quémander auprès des ministres qui passeront chez nous ou en allant directement à Paris, dans les ministères ou à l’Elysée, en voyageant en Business ou en Premium avec l’argent de nos impôts.

On continuera à entendre les mêmes discours : le million d’arbres par çi, la nouvelle route du littoral qui n’en finit plus depuis bientôt 10 ans et qui ne sera sans doute pas terminée en 2028, date de la fin de l’actuelle mandature régionale. Les mêmes problèmes referont surface très prochainement : des entreprises de plus en plus confrontées à des soucis de trésorerie, des collectivités financièrement en panne en raison de la baisse des dotations de l’Etat, crise de la presse écrite, manque de crédits d’Etat pour la formation et dans bien d’autres domaines encore, menace de suppression de contrats PEC (Parcours emploi compétence), problèmes d’immigration… Sans vouloir jouer à Madame Soleil, suis quasiment sûr que 2024 n’aura rien à envier à 2023. On prend les mêmes et on recommence !

Radio Free Dom toujours en tête du classement : MERCI !

Malgré ce contexte économique morose, notamment au niveau des médias, nous on croise les doigts à Free Dom et on vous dit surtout un grand MERCI, à vous les auditrices et les auditeurs, qui êtes plus de 34%, à nous écouter tous les jours que Dieu fait. Vous êtes près de 200 000 personnes à nous écouter quotidiennement. Encore merci de faire confiance à Free Dom, la radio du peuple qui vous permet de vous exprimer librement, à dire ce que vous avez sur le cœur.

Ce succès ne doit pas pour autant nous faire oublier la crise que traverse nombre de médias, plus particulièrement la presse écrite. Vous le savez depuis mercredi, Le Quotidien de la Réunion a obtenu un sursis de 3 mois pour se trouver un repreneur. Une offre devra être faite au plus tard fin février. Au cas contraire, le journal de Carole Chane Ki Chune sera contraint de mettre la clé sous la porte. La subvention de 600 000 € qui lui a été accordée par la Région lui a permis de ne pas sombrer en cette fin de 2023. Free Dom sera toujours aux côtés du Quotidien dans son combat pour la survie. Free Dom n’oublie pas non plus les autres, le JIR notamment qui connaît lui aussi de très grosses difficultés financières. Les salariés du Journal de l’Ile de la Réunion ont appris à l’issue du CSE de mardi dernier que les salaires de décembre ainsi que le 13ème mois ne pourront être payés faute de trésorerie. Une délégation du JIR doit être reçue ce lundi 18 décembre par Huguette Bello, présidente de Région, qui a déjà fait savoir par voie de communiqué de presse que la collectivité est prête à accorder une subvention au JIR à condition que le journal soit en mesure de fournir ses comptes. « Transparence », c’est le mot qui a été employé par Huguette Bello.

Région : Bareigts et Bello se rabibochent; L’opposition régionale explose

« Transparence » et « sincérité » c’est ce que réclame quant à lui le conseiller régional Christian Annette à la présidente Bello non pas au niveau de la presse mais concernant le budget primitif 2024 et plus précisément sur le dossier des contentieux entre la Région et les multinationales à propos de la NRL (Nouvelle Route du Littoral). Estimant que la Région n’a pas provisionné suffisamment au vu de ces contentieux, Christian Annette (PS) bien que faisant partie de la majorité régionale s’est abstenu ce jeudi sur le vote du budget primitif 2024 de la Région, au même titre que sa collègue Anne Chane-Kaye-Bone-Tavel (BANIAN/Avenir) et des élus de l’opposition. Ce qui fait qu’au sein du groupe « Avenir » d’Ericka Bareigts, deux élus (Annette et Chane-Kaye-Bone-Tavel) se sont abstenus alors que les neuf autres ont voté pour.

Ericka Bareigts et Normane Omarjee, du groupe « Avenir » (majorité régionale)

Annette considère que les provisions de la Région, soit 21 millions d’euros dans le BP 2024, ne sont pas à la hauteur eu égard au milliard d’euros (725 millions d’euros de dommages et intérêts réclamés sur les travaux déjà réalisés et 245 millions d’euros d’intérêts moratoires), tandis que Normane Omarjee, s’exprimant au nom des 9 autres élus du groupe « Avenir » estime qu’Huguette Bello et la majorité ont « su entendre nos préoccupations en inscrivant des provisions dans ce budget ». Et l’avocat sudiste d’ajouter : « concernant notre groupe, nous respectons les positions des élus qui se sont précédemment exprimés ; Nous respectons leurs réserves et leurs alertes. Nous avons convenu en toute responsabilité qu’ils étaient en droit de s’exprimer et de maintenir leur vote puisque cela ne bloquerait pas le vote du budget. Les 9 autres membres de notre groupe voteront le budget ». Ericka Bareigts n’a pas prononcé un seul mot durant cette dernière session plénière de l’année, si ce n’est que pour dire « présente » lors de l’appel effectué par le jeune Patrice Boulevart. Le clash Bareigts/Bello qui avait fait grand bruit le 3 novembre dernier lors de l’examen des orientations budgétaires n’est plus d’actualité. La majorité s’est rabibochée.

Michel Vergoz et Jean-Louis Lagourgue, les deux anciens sénateurs septuagénaires, conseillers régionaux de l’opposition, ont constitué un groupe qui s’appelle « La Région demain ». Ça aurait pu être aussi « Le Sénat d’hier » !

En revanche, l’opposition a explosé. Le Macroniste Michel Vergoz (Trait d’Union), ancien sénateur (2011-2017) que certains qualifient de « petit télégraphiste de Paris » et l’autre ancien sénateur Jean-Louis Lagourgue (2017-2023), tous deux septuagénaires, ont constitué un groupe qui s’appelle « La Région demain ». Ce groupe aurait pu aussi s’appeler « le Sénat d’hier », comme dirait l’un de mes confrères de la presse écrite, qui se reconnaîtra. A noter, toujours au sein de l’opposition régionale, que le conseiller Rafik Badat, élu de Bruno Domen à Saint-Leu, colistier de Didier Robert aux régionales de 2021, absent ce jeudi à la pyramide inversée, a donné sa procuration à… Patrick Lebreton, 1er vice-président de la Région, bras droit d’Huguette Bello. Les mystères de la vie politique ! Le budget primitif 2024 de la Région a été voté à la majorité.

Idem pour celui du Département, la veille. Les élus communistes du Port, ceux de Saint-Joseph et de Saint-Denis (majorité municipale) se sont abstenus alors que Gérard Françoise (également majorité dionysienne) a voté pour. Les temps changent au Département où, ce fut une époque, les budgets étaient votés à l’unanimité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cyrille Melchior ne serait-il plus l’homme du consensus politique ? A suivre !

Huguette Bello, ici en compagnie de Claudine Dupuy, la DGS de la Région.

Pour revenir à la session plénière de ce jeudi 14 décembre à la Région, la présidente Huguette Bello était manifestement en très grande forme à en juger par ses envolées lyriques et ses références tirées de la poésie et de la littérature sur chaque dossier débattu en séance. Les mauvaises langues diront qu’elle donne parfois l’impression de « planer ». Ou, peut-être, prend-elle, tout simplement, la vie du bon côté ! Faut dire qu’après une telle carrière politique, elle a passé l’âge de se lamenter.

Pour finir, un petit mot sur la commune de Sainte-Marie. Je vous parlais, la semaine dernière du nouvel organigramme « règlement de comptes » concocté par le DGS. Le voici. Cliquez sur le lien ci-dessous :

ORGANIGRAMME 2023

Vous remarquerez que les deux seuls noms qui figurent sur cet organigramme, c’est ceux du maire Richard Nirlo et de son DGS Teddy Nacaouelé. Le culte de la personnalité ? En fait, le DGS a viré les directeurs qui sont beaucoup plus gradés que lui dans la fonction fonction publique territoriale, des fonctionnaires qui, eux, ont bel et bien passé leurs concours, y compris celui d’attaché. Je pense notamment à Stéphane Servan, l’ancien DGS de la mairie, avant de prendre la direction du service « Animation ». Il vient d’être rétrogradé en simple responsable de service par le DGS, avec suppression de primes. Je pense aussi à Nelly Hagen (titulaire de deux licences, d’un Master, attachée territoriale principale sur concours), fonctionnaire à la mairie de Sainte-Marie depuis 24 ans, tout récemment encore DGA « Services à la population », qui a vu son poste injustement supprimé par le DGS, sans même qu’elle en soit informée personnellement de vive voix, comme l’exige la législation du travail. Ça sent le procès à plein nez ! Tribunal administratif et peut-être également le pénal pour harcèlement moral.

Le maire de Sainte-Marie, Richard Nirlo (à gauche) et son DGS Teddy Nacaouelé.

On me dit que le DGS devrait dans pas longtemps bénéficier d’un avancement de grade, genre attaché territorial principal (avec primes à l’appui), toujours sans passer de concours. Si c’est le cas, on pourra dire qu’il bénéficie d’un bon alignement des planètes !

Je ne vais plus vous parler des problèmes financiers de l’USSM (l’équipe de foot de Sainte-Marie) et de son président, l’élu André M’Voulama, qui rase les murs, par les temps qui courent. Ça devient lassant !

Sur ce, comme le veut la tradition, je vous souhaite de passer de belles fêtes de fin d’année en famille. Bonne santé, surtout !

Y.M

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