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Elisabeth Borne à Mayotte : entre conspuation et nouvelles mesures pour faire face à la crise de l’eau (Vidéos)

La première ministre Elizabeth Borne a séjourné à Mayotte vendredi dernier, 8 décembre. Elle a été accueillie en petite terre par le personnel de la mairie avec des colliers de fleurs. Contrairement à l’accueil en grande terre où l’intersyndicale a mobilisé la population, les sages femmes, les infirmiers l’attendaient sur la place de la République pour dénoncer ce qui se passe à Mayotte, les violences, les crimes, la crise de l’eau, la crise sanitaire, tous les problèmes au quotidien que vivent les Mahoraise. La cheffe du gouvernement a été huée.

Dans tous les cas, il s’agit d’une visite sous tension. Ce que l’on peut dire, c’est que la Première ministre est très attendue par la classe politique et par la population ce vendredi 8 décembre dans le 101e département français où la situation, quasiment à tous les niveaux, est catastrophique. Crise de l’eau, immigration illégale, insécurité permanente, habitat insalubre, système de santé défaillant… Cette visite de 24 heures ne s’annonce pas de tout repos pour la cheffe du gouvernement les problèmes sont graves.

La Première ministre est accompagnée du ministre de la Santé Aurélien Rousseau et le ministre délégué chargé de l’Outre-Mer. Depuis la visite d’Emmanuel Valls en 2015, un chef du gouvernement n’avait plus remis les pieds à Mayotte. Un département qui, depuis quelques mois, n’a quasiment plus d’eau à donner à sa population. Le gouvernement est contraint de procéder à des distributions de bouteille d’eau minérale. Les autorités sont obligées de fermer les robinets tous les deux jours dans une bonne partie de l’île. Le peu d’eau qu’il reste est polluée.

À côté de ce problème, les pouvoirs publics sont confrontés à l’immigration illégale. Une double immigration : les Anjouanais des Comores et les Africains du Grand Lac (les Burundais, Somaliens, Rwandais, Congolais, Soudanais…). Des familles africains que les bateaux comoriens vont chercher en Tanzanie pour les amener aux Comores avant de les re-diriger via des kwassa-kwassa vers Mayotte, île française où ils demandent le droit d’asile.

Or, une fois arrivés à Mayotte, ces migrants africains sont traités comme des animaux ; Les soins leur sont systématiquement refusés dans les hôpitaux. Ils résident dans des camps de fortune dressés sur des terrains qu’ils squattent du côté de Kaweni et de Massimoni. Mais leurs abris sont souvent incendiés par des jeunes Anjouanais (qui eux-mêmes vivent dans la forêt et sèment la terreur dans l’île) payés par des Mahorais qui souhaitent récupérer leurs terrains. Mayotte, déjà très mal en point, n’en peut plus de cette misère qui lui arrive des Comores et de l’Afrique. Une situation qui, face à l’impuissance des politiques, dure depuis des années.

Enfin, en matière de santé et de logement insalubre, le gouvernement français a du pain sur la planche tant la situation dans ces deux domaines est préoccupante. Nombre d’habitants, hommes, femmes et enfants, sont infectés, sans doute à cause de l’eau polluée mais aussi des dépôts d’ordures qui s’amoncellent aux abords des camps de migrants. Par ailleurs, des familles entières d’immigrés se retrouvent aujourd’hui à la rue depuis que leurs bidonvilles ont été rasées dans le cadre de l’opération policière « Wuambushu » ordonnée par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Vous aurez compris que ce n’est pas en une journée de visite-marathon que la Première ministre, en dépit de toute sa bonne volonté et sans sous-estimer ses capacités, va pouvoir répondre aux préoccupations les plus urgentes de la population mahoraise.

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