Le Conseil communautaire de la CINOR s’est tenu ce jeudi 26 juin dans un contexte particulièrement tendu, tant sur le plan économique que climatique. Alors que près de 100 rapports figuraient à l’ordre du jour, c’est l’intervention de la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, qui a donné le ton de la séance, en ouvrant les débats avec une motion forte sur la gestion des ravines. Cette prise de parole, saluée par l’ensemble des élus, a rappelé l’urgence d’agir face aux risques d’inondation et a recentré les responsabilités de chacun, notamment celles de l’État.
Une motion pour protéger les vies humaines
Ericka Bareigts a présenté une motion relative à la sécurisation des populations face aux risques d’inondation, soulignant l’importance de ne pas laisser retomber l’attention sur les ravines, quelques mois seulement avant la prochaine saison cyclonique. Elle a rappelé les traumatismes vécus à Saint-Denis — à la Rivière Saint-Denis, à Patate-à-Durand, à La Source, à Caricube — et dénoncé l’impuissance des maires, privés de moyens et de compétences pour intervenir dans les ravines. La motion, adoptée à l’unanimité, appelle à une mobilisation immédiate de l’État et de la CINOR pour nettoyer, stabiliser et sécuriser les cours d’eau.
« Il faut sécuriser. C’est une question de vie humaine », a martelé la maire.
Une situation économique préoccupante
Dans la continuité de cette alerte, le président de la CINOR, Maurice Gironcel, a dressé un tableau sombre de la situation économique locale. Le chômage repart à la hausse, le surendettement reste élevé, et la campagne sucrière s’annonce catastrophique. À cela s’ajoutent les annonces du gouvernement sur les coupes budgétaires à venir, qui pèseront lourdement sur les Outre-mer. Face à ces menaces, Maurice Gironcel a annoncé la tenue de la 3ᵉ conférence pays le 2 juillet à Saint-Benoît, en amont du Comité interministériel des Outre-mer prévu le 7 juillet.
Mobilité : un projet ambitieux mais inégalitaire ?
Enfin, l’intervention de Céline Sitouze sur le projet BAOBAB a mis en lumière une autre forme d’injustice : celle de l’accès aux transports publics. Si le projet vise à désengorger le littoral et à promouvoir les mobilités douces, il laisse de côté les habitants des hauts, notamment à Sainte-Marie, où les dessertes sont rares et les véhicules vétustes. Elle a interpellé la CINOR sur la nécessité d’un traitement équitable pour tous les habitants, rappelant que ceux qui n’ont pas de voiture doivent eux aussi pouvoir bénéficier d’un service de transport digne.
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