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Compte administratif 2024 de la Région : la majorité recadre l’opposition

L’opposition étant un bien grand mot… Elle était physiquement représentée ce jeudi 26 juin, lors de la session plénière de la Région, par 6 élus seulement (Marie-Lise Chane-To, Jean-Jacques Morel, Johnny Payet, Sabrina Ramin, Michel Vergoz et Jean-Louis Lagourgue). Yolaine Costes avait donné sa procuration à Jean-Jacques Morel. Une opposition divisée à en juger par le vote sur le compte administratif 2024 et les autres budgets annexes de la collectivité régionale : Johnny Payet, conseiller régional et maire « Rassemblement National » de la Plaine-des-Palmistes a voté avec la majorité. Les autres élus de l’opposition se sont abstenus.

Les élus de l’opposition, qui ont daigné faire le déplacement ce jeudi jusqu’à la pyramide inversée

Après avoir exposé son bilan à mi-mandat le mercredi 25 juin lors d’une grande conférence de presse, au domaine de Moca (voir article ci-dessous), la présidente Huguette Bello a présenté ce jeudi 26 juin, en session plénière, une quinzaine de dossiers parmi lesquels le compte administratif 2024 de la collectivité.

Un document qui retrace tout ce qui a été réalisé par la Région durant l’année écoulée. Avant le débat sur les budgets, les élus ont adopté plusieurs motions (sur les contrats aidés, sur la vie chère, sur le schéma d’aménagement régional et l’eau, sur le renforcement des PEC, sur la situation au Proche Orient…). Les élus ont également examiné une motion relative aux finances régionales dans la perspective du Projet de loi des finances 2026 en notant « une dégradation inédite de la situation financière de l’Etat en 2024 » ainsi que « la recherche de 40 milliards d’euros d’économie par le gouvernement dans le PLF 2026 ».

La Région demande au gouvernement de « préserver la situation des finances des collectivités locales ». C’est dans ce contexte de situation financière dégradée qu’intervient donc l’examen des budgets de la Région. Sans compter, comme l’a rappelé Patrick Lebreton, 1er vice-président, « l’héritage qui nous a été laissé par l’ancienne mandature; Il nous a fallu reconstruire, redresser les finances régionales ».

Patrick Lebreton qui, tout comme la présidente Hguette Bello, a documents à l’appui, défendu « une gestion rigoureuse et responsable » de la collectivité grâce au travail de la nouvelle majorité. Le budget de la Région s’élève à plus d’1 milliard d’euros :

« Quatre années budgétaires intenses; Nous avons remis la Région sur rails, soldé le passé et le passif. Et nous serons au rendez-vous de nos engagements de 2021 », a-t-il dit. Comme l’avait rappelé, la veille, la présidente Huguette Bello, en soulignant que la Région avait « pris des mesures inédites et concrètes pour aider les Réunionnaises et les Réunionnais et leur pouvoir d’achat : la cantine à 1 € dans les lycées, le blocage du prix de la bouteille de gaz, la gratuité du car jaune pour les publics prioritaires, l’amplification des chauffe-eaux solaires et panneaux photovoltaïques ». Elle avait cité également des dossiers stratégiques et des réalisations à venir tels que la révision du SAR (Schéma d’Aménagement Régional), la finalisation du PRPGD (Plan régional de prévention et de gestion des déchets), la mise en place de l’Agence régionale de la biodiversité, la réalisation des Etats généraux des Mobilités dont les conclusions confortent le projet de train que porte l’actuelle majorité… ». Huguette Bello a encore rappelé le lancement des projets du lycée des métiers de la Mer au Port, du lycée des métiers du tourisme et de l’hôtellerie à Saint-André, ou encore l’école d’infirmiers à Bellepierre (dans l’ancien hôtel éponyme) et la construction de l’IRTS à Saint-Benoit.

Lors de la plénière de ce jeudi, deux fils ont été projetés concernant ces deux futurs lycées. « La première pierre de celui de la Mer sera posée en novembre prochain », a indiqué la vice-présidente Céline Sitouze, en ajoutant que les travaux de celui de Saint-André démarreront au premier semestre de 2026. Chaque lycée coûtera 84 millions d’euros.

Jean-Jacques Morel : « le compte n’y est pas ! »

Selon lui, « la Nouvelle Route du Littoral est arrêtée, le projet a été renvoyé aux calendes grecques; Votre majorité avait prévu 3 lycées, aujourd’hui vous nous montrez des films, mais où sont les lycées ? Quant au transport ferré, le projet n’est pas prêt d’aboutir, vous pourriez toujours faire un film ». L’élu de l’opposition a par ailleurs fustigé la politique de « cette majorité socialo-communiste » sur la formation (« les organismes manquent d’offres, appel au secours des centres de formation), sur l’économie (154 000 chômeurs, chiffres de l’INSEE, 11 000 petites entreprises qui ont disparu, disparition de 2000 emplois dans le BTP… ».

Ecoutez Jean-Jacques Morel, interrogé par Yves Mont-Rouge:

« Tout ce qui est excessif devient insignifiant », lui a répondu Huguette Bello, avant de donner la parole à Patrick Lebreton, qui a recadré le conseiller régional de l’opposition. « Votre démonstration est caricaturale, clownesque. Vous parlez de la NRL et oubliant de dire que l’ancienne majorité, celle de Didier Robert, a construit une route qui a coûté 1,6 milliard d’euros mais qui se termine dans la mer, une route qui n’est pas finie. Nous, on va terminer cette route; Vous parlez de train alors que l’ancienne majorité a tapé dans les 278 millions d’euros du Tram-Train pour privilégier une politique de bat’caré… ».

Ecoutez le 1er vice-président de la Région :

Le groupe Bareigts vote contre la création de la régie culturelle Zetwal

Patrick Lebreton insiste sur le fait que la majorité régionale « sera au rendez-vous des engagements pris en 2021 ». Sur les lycées, Céline Sitouze a remis une couche : « il aura fallu à l’ancienne majorité 7 ans pour sortir 1 lycée, nous, nous allons en construire 2 en moins de temps ». Karine Nabenesa a également mis les points sur les « i » en matière de formation en invitant Jean-Jacques Morel a relire attentivement le rapport d’activités. « Nous avons engagé 118 d’euros pour la formation. Nous avons en 2024 créé 13 000 place de formation contre 4 000 en 2021 sous l’ancienne majorité. En 3 ans, nous avons fait ce que vous n’avez pas fait en deux mandats »…

Parmi les autres dossiers figurant à l’ordre du jour, notons le désaccord survenu entre le groupe d’Ericka Bareigts et celui d’Huguette Bello notamment sur la création de la régie culturelle Zetwal, structure dont la vocation, selon la Région, serait d’exploiter les équipements culturels comme le Moca dans les hauts de Saint-Denis ou encore la salle Gramoun Lélé à Saint-Benoit. Zetwal serait également amené à s’occuper de la programmation des créations artistiques en tant que diffuseur de spectacles. « Ce n’est pas une création bureaucratique, c’est un outil d’action, de rayonnement, de valorisation; Un acte de confiance dans nos services, nos artistes et dans notre ambition collective. Ce n’est ni un caprice institutionnel, ni une externalisation déguisée, c’est la réaffirmation du contrôle, du rôle stratégique de la Région dans la politique culturelle ». En dépit de toute son énergie, Huguette Bello n’a pas convaincu les neuf élus du groupe d’Ericka Bareigts. Idem pour Frédéric Maillot qui a défendu Zetwal. Ils ont eu beau essayer, mais c’était comme… pisser dans un violon. Le groupe Bareigts a fait « z’oreille cochon dan’ marmite pois ». Et Zetwal est devenue « filante ».

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