Avec lui, « dan’ oui n’a point bataille » et en deux temps-trois mouvements, « deux canards pou un poule », comme dirait l’autre, il a embarqué tout le monde dans son avion, y compris les plus récalcitrants (tes). Je sais, j’aurai dû dire Monsieur Macron ou Emmanuel Macron ou encore le Président de la République ou le chef de l’Etat, mais ça sonnait moins bien dans le titre. Désolé…
Des visites présidentielles à la Réunion, je les ai toutes faites depuis les années 80 ! En presque 40 ans de carrière, j’ai eu en effet l’occasion de couvrir les visites de François Mitterrand (1988), celles de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et celle d’Emmanuel Macron en 2019.
Cette fois-ci, j’ai décidé de suivre tout cela, à distance, avec du recul, en laissant la place aux jeunes. Faut préparer l’avenir ! Il ne faut pas faire comme les politiques… Je vais sûrement vous surprendre, mais pour moi, sur le plan purement politique, Emmanuel Macron, venu avec son épouse Brigitte, a réussi son déplacement tant à Mayotte qu’à la Réunion. Attention, je vous ai bien dit sur le plan politique.
Au niveau des mesures concrètes, je vous avais déjà annoncé la couleur depuis la semaine dernière en écrivant que la Réunion se préparait à recevoir le Président d’un pays « oki ». Je ne retire pas un mot de ce que j’ai écrit vendredi dernier. C’est la première fois que j’ai vu un programme présidentiel aussi improvisé, « bricolé » à la dernière minute. Je ne sais pas si c’est le fait des services de l’Elysée ou de ceux de la préfecture de la Réunion. Beaucoup de fausses pistes en tout cas pour éviter des manifestations. De toute façon, quand bien même il serait venu à l’idée d’une poignée de citoyens de vouloir manifester, ils auraient été rembarrés sur le champ : la préfecture était gardée comme un château fort, mise à l’abri derrière quatre rangées de barrières. Sans compter une présence policière visible depuis la route du Littoral. Quant à la circulation aux abords des sites visités par le Président, elle a été carrément interdite par arrêté municipal durant plusieurs heures, voire demi-journées.
Aussi, quand le Président de la République était annoncé au Tampon pour la séquence agricole, il débarquait finalement à Bois-Rouge (Saint-André) pour discuter avec les agriculteurs qui, au final, sont restés sur leur faim, hormis un chouya de 200 et quelques euros de l’aide à l’hectare, qui passe ainsi de 700 € à 1 000 €. Des agriculteurs et des usiniers qui attendent toujours un geste conséquent pour l’après-Garance et pour la filière canne. Manifestement, ils n’ont pas été satisfaits des déclarations faites par Emmanuel Macron. Lequel a été reçu à Saint-André non pas par le maire Joé Bédier (souffrant du Chikungunya) mais par Adélaïde Cerveaux, une de ses adjointes.
Les agriculteurs ne sont peut-être pas satisfaits du Président de la République mais ils ont quand même pris le temps de faire un petit selfie. Ici, Jean-Michel Moutama de la CGPER
Ici avec Stéphane Sarnon, président de la FDSEA
Dans la foulée de sa visite chez les agriculteurs à Bois-Rouge, le Président Macron s’est arrêté chez les adversaires politiques du maire en place, à savoir les Virapoullé. Plus exactement chez Jean-Paul Virapoullé père. Mais le fils (l’un des deux fils), Jean-Marie, qui est le chef de fil de l’opposition municipale à Saint-André et vice-président du Département, était là, présent aux côtés de son papa et de sa maman Yvette pour accueillir Emmanuel Macron au domicile familial. Emmanuel Macron venu accompagné non pas de Brigitte mais de Dominique Perben (80 ans en août prochain), qui a été plusieurs fois ministre dont ministre de l’Outre-mer (1993-1995) au sein du gouvernement d’Edouard Balladur. C’est avec le député Jean-Paul Virapoullé qu’il avait préparé la loi Perben-Virapoullé (exonérations sociales, défiscalisation…).
« Macron, c’est comme un nugget… », disait Jean-Paul Virapoullé en 2017
Les deux hommes (Perben et Virapoullé) se connaissent bien. Perben a surtout gardé contact avec Laurent Virapoullé, le fils cadet de l’ancien maire de Saint-André. La visite d’Emmanuel Macron a été dans les tuyaux depuis le dimanche soir 20 avril; Elle s’est précisée le lundi 21 avril et confirmée le matin du mardi 22 avril. Jean-Paul Virapoullé lui-même a été averti quelques heures avant la venue du Président de la République. Ce dernier a été reçu dans le salon des Virapoullé durant une trentaine de minutes, toujours en présence de Dominique Perben, qui ne figure pas dans l’organigramme de l’Elysée, mais qui fait office de conseiller politique informel du chef de l’Etat. Perben est avocat de profession.
Ils ont beaucoup parlé politique autour d’un pot (et non d’un repas, contrairement à ce qui a été écrit sur d’autres sites). Les Virapoullé n’ont pas eu le temps de faire un cari vu l’heure à laquelle ils ont été prévenus de la visite présidentielle, à titre privé (même si la presse était présente !). Une visite pour rendre hommage à l’homme politique qui a été maire de Saint-André (1972-2008 puis de 2008 à 2014 à 2020) durant plus de 30 ans, sénateur, député, conseiller général, régional… Une visite pour « le côté humain ».
Sans doute, le Président de la République pensait-il serrer la main de Joé Bédier en venant à Bois-Rouge et, pour ne pas laisser l’impression d’adouber le nouveau maire, il avait ainsi programmé cette escale chez Jean-Paul Virapoullé pour faire comprendre qu’il n’était pas question pour lui d’oublier sa famille politique. Même si- vous l’avez sans doute oublié – Virapoullé père l’avait traité de « nugget » lors de la présidentielle de 2017. En effet, il avait déclaré lors du premier tour du scrutin que « Macron était comme un nugget, c’est-à-dire ce mélange que l’on n’accepterait pas de manger séparément, ce mélange fait d’os, de cartilage et de boyaux broyés… Avec lui, comme avec un nugget, c’est le mal de ventre assuré, et l’indigestion durera 5 ans ».
Changement de braquet au second tour de la présidentielle lors du duel Macron-Le Pen, Jean-Paul Virapoullé a voté Macron. Et lorsque je l’avais interpellé sur le sens de son vote, il m’a répondu, toujours avec le sens de la formule : « entre un nugget pas très appétissant et du poison, mon choix est vite fait. Le nugget, je ne l’aime pas, mais il reste plus proche de mon alimentation. Il peut en effet entrainer une indigestion, vous donner mal au ventre, mais il ne tue pas comme le poison ». Mais qu’est-ce qu’on ne dit pas en politique ! Heureusement qu’ils ne sont pas rancuniers, ces gens-là.
Emmanuel Macron et Jean-Paul Virapoullé ont promis de se revoir en juin prochain à Paris. L’ancien parlementaire fera part à Dominique Perben et à Emmanuel Macron de ses idées pour l’Outre-mer.
Si on n’a pas du tout vu Michel Vergoz, le Macroniste historique de la Réunion, durant la visite présidentielle dans notre île, on n’a pas raté en revanche Ramata Touré (ici entourée du couple présidentiel sur un bateau à Mayotte). Ramata Touré qui est secrétaire nationale du bureau exécutif de Renaissance, le Parti présidentiel. Elle est aussi adjointe au maire de Sainte-Suzanne Maurice Gironcel qui comparaît pour corruption du 21 au 27 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Paris et dont le dir-cab est actuellement en détention dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue entre Madagascar et la Réunion.
Tout laisse à penser que la petite visite d’Emmanuel Macron à Jean-Paul Virapoullé a eu l’effet escompté. Elle a fait sortir Bédier de ses douleurs « chikungunyesques ». Ce dernier s’est, dans l’après-midi même, fendu, avec la collaboration de son dir-cab, d’un long communiqué de presse pour fustiger la posture présidentielle à Saint-André et à la Réunion. Joé Bédier oubliant sans doute au passage qu’il n’y a pas encore deux semaines, il était tout content d’être reçu à l’Elysée par un conseiller du Président de la République et que l’année dernière, photo sur les Champs-Elysées à l’appui, il était tout fier d’avoir été invité aux cérémonies du 14 juillet à l’occasion du passage à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien.
Le député Jean-Hugues Ratenon, la députée Karine Lebon, le maire de Saint-Paul et secrétaire général de PLR (Pour La Réunion) Emmanuel Séraphin ont attendu que le chef de l’Etat tourne le dos pour le fustiger. Sauf qu’avec Emmanuel Macron, dans l’avion présidentiel, se trouvait leur cheffe de file Huguette Bello, la présidente de la Région Réunion, toute contente, et avec grand sourire jusqu’aux oreilles, de s’asseoir aux côtés d’Emmanuel Macron, en direction du sommet de la COI (Commission de l’océan Indien). Idem pour Younous Omarjee, l’un des bras droits de Jean-Luc Mélenchon, le chef des Insoumis et pour Cyrille Melchior.
Missions Locales : avec Macron, « dan’ oui n’a point bataille »
Le député socialiste Philippe Naillet, n’a pas non plus laissé sa part aux chiens. Lui aussi a vilipendé le chef de l’Etat qui, selon lui, a fait « une visite pour rien » à la Réunion. Ce n’est pas tout à fait ceque pense la cheffe de son parti, Ericka Bareigts qui, le matin du 22 avril, avait revêtu un long tee-shirt noir en signe de mécontentement par rapport à la réduction du budget des Missions Locales, privant ainsi de milliers de jeunes de notre île de formation. Dans la journée, elle a vu le Président de la République, qui lui a promis « d’accompagner » les Missions Locales. « Dan’ oui n’a point bataille » avec Macron. C’est comme pour les 3 milliards promis aux Mahorais.
Emmanuel Macron accrochant l’insigne de l’Ordre National du Mérite à la veste du futur patron de la droite… macronienne
Du coup, le mardi soir, Ericka Bareigts s’est retrouvée, sourire en tranche papaye, à la préfecture pour cocktéliser avec le Président Macron. (Ndlr : Mme Bareigts m’a adressé un SMS dans la nuit de vendredi 25 avril, jour de la parution du Ti Kozman pour me dire qu’elle n’a pas cocktélisé avec le Président, qu’elle n’avait pas le sourire en tranche papaye et qu’elle n’a pas participé à la soirée; Elle précise avoir participé à une réunion à 18h20 avec Emmanuel Macron en présence de Mme Bello, de M. Melchior et de M. Hoareau de l’AMDR. Voilà, c’est rectifié Mme Bareigts. Donc, tous ceux qui l’ont vue à la soirée ont dû voir son fantôme. Ce n’était pas elle).
Ce soir là, le chef de l’Etat a rendu un hommage posthume à Michel Fontaine (qui a été, entre autres, maire de droite Saint-Pierre durant 24 ans) et décoré quelques personnes parmi lesquelles Cyrille Melchior, président du Département. Lequel, pour l’occasion, avait revêtu un costume bleu pastel, qui ne passait pas inaperçu. Le lendemain, tout comme Huguette Bello, il a été invité à prendre place dans l’avion présidentiel, direction Madagascar.
Désolé de ne pas vous parler des autres récipiendaires de la soirée. Ce n’est pas par méchanceté mais c’est tout simplement parce que je ne les connais pas. En 40 ans de métier dans l’île, je n’avais jamais entendu parler d’eux. Merci au Président de la République d’avoir sorti ces personnes méritantes de l’ombre.
Concernant feu Michel Fontaine, le Président de la République lui a rendu un vibrant hommage mais était-il vraiment macroniste ? La question reste posée. Certes, David Lorion avait déambulé avec le Premier ministre Jean Castex dans les rues de Saint-Pierre durant la campagne électorale de la présidentielle de 2022 mais je me rappelle qu’aux sénatoriales de 2023, Michel Fontaine n’avait pas apprécié que Paris, avec le soutien de Cyrille Melchior, impose Stéphane Fouassin sur la liste de la droite, à la place de Serge Hoareau, maire de Petite-Ile. Je sais que pendant plusieurs semaines après les sénatoriales, Michel Fontaine avait boudé le président du Département. Rappelons que le centriste Fouassin s’est inscrit au groupe de la majorité présidentielle au Sénat.
En tout cas, Brigitte Macron a fait bonne impression durant ce déplacement présidentiel dans l’océan Indien : elle a dansé avec les Mahoraises et rencontré les scolaires à Sainte-Marie.
Pour résumer la visite d’Emmanuel Macron, c’est pas compliqué : partout où il est passé, la préfecture (en étroite collaboration avec l’Elysée) a fait barrer les routes et interdire la circulation. Monsieur et Madame Macron se sont payés un petit bain de foule parmi les collégiens transportés jusque derrière les barrières de sécurité disposées aux alentours du Monument aux Morts devant lequel le Président de la République a déposé une gerbe.
Puis, il a rejoint la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur le site de l’usine de Bois-Rouge pour échanger avec les agriculteurs qu’il n’a pu satisfaire. Concernant le secteur de la pêche, il a dit qu’il avoir « honte de ce qui a été fait fait dans ce secteur depuis 6 ans » et il a préconisé « un vrai changement », comme cela s’est fait pour la Guyane. Le Président de la République s’est ensuite arrêté chez Jean-Paul Virapoullé, avant de se rendre à Saint-Benoit pour saluer le travail des militaires dans la lutte contre le Chikungunya et saluer également Patrice Selly, le maire de Saint-Benoit ainsi que les adjoints de ce dernier.
Emmanuel Macron posant avec le maire de Saint-Benoit Patrice Selly et certains de ses adjoints
Quasiment toutes et tous l’avaient parrainé lors de la dernière présidentielle. En quelque sorte, Emmanuel Macron a fait « la tournée des parrains ». Il n’a pas eu le temps de tous les voir puisque sa visite improvisée a surtout été axée dans l’Est. Dans notre île, il aura passé deux nuits avec Brigitte, son épouse, et une journée avec les agriculteurs (Bois-Rouge), les acteurs économiques (Royal Bourbon) et les militaires (lutte contre le Chik).
Les « parrains » d’Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle
Au retour de Saint-Benoit, Emmanuel Macron s’est arrêté à Bras-Panon, plus précisément à la conserverie « Royal Bourbon » de Daniel Moreau, sorte de passage obligé ministériel et présidentiel dans cette petite commune de l’Est. Tout le monde y est passé. Le chef de l’Etat a échangé avec les acteurs de la filière économique et a discuté avec le maire Jeannick Atchapa qui, le mardi matin, n’était pas encore de l’escale présidentielle dans sa commune.
La soirée de mardi a été ensuite consacrée à la remise des décorations (chevalier de la Légion d’Honneur et Ordre National du Mérite). Rappelons que l’année dernière, Aurélien Centon pressenti par décret du Premier ministre pour cette décoration l’avait tout simplement déclinée en s’interrogeant « sur le bien-fondé d’accepter une telle reconnaissance dans un pays où l’injustice et l’incompréhension sont malheureusement si présentes ». Il ajoutait : «dans une époque où nos gramounes vivent dans des conditions déplorables, où les familles peinent à joindre les deux bouts, je ne peux pas continuer à recevoir des distinctions comme si de rien n’était ».
Cyrille Melchior « l’homme du temps long » (dixit Emmanuel Macron) ne voit pas cette distinction de la même façon que son conseiller départemental. « Je partage cette distinction avec ma famille, mes proches, mes électeurs, mes compagnons de route et tous ceux qui ont travaillé à mes côtés tout au long de ma carrière professionnelle et politique. Elle est également dédiée aux plus vulnérables, pour qui je mène ce combat politique. Je la partage avec les élus et les agents du Département, ainsi qu’avec les membres de la société civile qui m’ont accompagnés. Merci zot tout’. Cette distinction est aussi la vôtre« , a-t-il écrit au lendemain de sa décoration. On en connaît au moins un au sein de sa majorité d’élus qui n’y adhèrera pas. Petite question que je me pose : est-ce qu’Aurélien Centon aurait accepté de monter dans l’avion présidentiel s’il avait été invité ?
Emmanuel Macron promet de restituer le crâne du roi Toera et les crânes sakalava au Malgaches ; Tout un programme !
Tout cela pour vous dire que nos élus causent « bon pé » derrière, ils moucatent souvent- pour amuser la galerie, leur électorat – mais ils font « joli » devant. Beaucoup de cinéma, en somme. La visite de Monsieur Macron a permis de faire tomber les masques. Force est de constater que nombre d’élus lui mangent (encore) dans la main. Il les a quasiment toutes et tous « embarqués ». C’est le cas de le dire. Et ce ne sont pas Huguette Bello, Cyrille Melchior, Younous Omarjee, le député européen qui me contrediront. Vous l’aurez compris, c’est la politique dans toute sa splendeur ! Autrement dit, le double-jeu de tous les partis, des élus. C’est pareil à Mayotte : la députée Estelle Youssoupha passe son temps à taper sur le pouvoir parisien (« le tourisme ministériel », avait-elle récemment qualifié les voyages des ministres à Mayotte) mais face à Emmanuel Macron, en visite officielle, elle est toutes dents dehors et toute miéleuse. A croire que le Président de la République a un pouvoir de séduction magique !
Une visite présidentielle, des élus tout sourire mais aucune réponse concrète sur la santé (l’actualisation du coefficient géographique), sur la vie chère (même l’huile, produit de première nécessité a augmenté, frappée par l’octroi de mer ; N’en parlons pas des produits anti-moustique, les prix ont quasiment doublé) ; Les entreprises continuent à mettre la clé sous la porte… Dans ce concert de déception, Emmanuel Macron a fait un heureux : Patrice Selly, président de la Cirest, qui s’est félicité de l’extension du dispositif ZFANG (Zones Franches d’Activité Nouvelle Génération). Annonce que lui a faite le chef de l’Etat lors de son déplacement à Saint-Benoit. A suivre ! Ça doit être comme les 3 milliards de Mayotte. Le Président de la République n’a fixé aucune date.
Encore un petit mot sur la visite présidentielle, à Madagascar cette fois où, ce jeudi, résilience, développement économique, solidarité inter-îles et souveraineté alimentaire… et en présence des ministres Manuel Valls (Outre-mer), Rachida Dati (Culture), de Younous Omarjee (vice-président de la Commission européenne), de la ministre malgache de la Culture Volamiranty Dona, de la princesse Fenosoa Ralandison Ratsimamanga (descendante de la reine Ravavalona III), d’Huguette Bello, de Cyrille Melchior et de Ben Issa Ousseni, président du Département de Mayotte, il a aussi été question de culture non pas de riz mais de Culture (avec un grand C). Le chef de l’Etat français a promis de restituer aux Malgaches, en août prochain, le crâne du roi Toera. Celui-ci avait été décapité en 1897 par les troupes françaises et son crâne avait été ramené comme un trophée en France. Emmanuel Macron a également promis de restituer les crânes sakalava. Tout un programme ! Ils ont fait venir Rachida Dati spécialement de Paris pour cette séquence. Sûr qu’avec ça, le ventre des millions de Malgaches qui, quotidiennement, crèvent de faim, sera rempli !
A Sainte-Marie, le maire n’hésite pas à mouiller la chemise… sur la piste de danse
Un peu de campagne électorale, à présent. Je veux parler des municipales de 2026. Déjà ! Vous le savez, Huguette Bello a choisi le candidat des Forces progressistes à Saint-Louis : ce sera le conseiller régional Fabrice Hoarau, fils de son père Claude. La « familiocratie » en politique, c’est une affaire de longue date. Ça me rappelle que, quand Eric Fruteau, maire de Saint-André, avait été déclaré inéligible et qu’il souhaitait présenter la candidature de son épouse à la mairie, nombre de ses camarades du Parti lui avaient tourné le dos. Je referme la parenthèse.
Revenons à Saint-Louis. Aux côtés de Fabrice Hoarau, lors de la conférence de presse, j’avais remarqué la présence de Vincent Defaud (ex proche de Didier Robert, ex proche de Jean-Claude Lacouture à l’Etang-Salé). Fabrice Hoarau s’était présenté par le passé contre Lacouture mais il s’était cassé les dents. Cette fois, il veut déboulonner Juliana M’Doihoma à Saint-Louis avec l’aide de Defaud. Bonjour l’ambiance !
Dans le même temps, à Saint-Louis, j’apprends que Rémy Bourgogne (anciennement candidat aux législatives) a récemment pris sa carte PS (Parti Socialiste). Une conférence de presse devrait d’ailleurs se tenir ce vendredi après-midi à Saint-Leu avec Ericka Bareigts et les nouvelles sections socialistes. J’apprends aussi sur le terrain saint-louisien que « les déçus de la gauche » (Le Peup de Rangama, le MCR de Piot, le PCR de Valéama, surtout depuis que Bello a intronisé Fabrice Hoarau, pourraient se retrouver à construire ensemble. J’ai bien dit « pourraient ». Rien n’a encore été fait. Même Pierrick Robert pourrait être approché. Inutile de dire que si cette coalition se met en place, Fabrice, « le fils du père », aurait du souci à se faire.
Je reviendrai ultérieurement sur les Avirons, sur la protection fonctionnelle qu’a fait voter en sa faveur le maire Eric Ferrère pour se défendre face à Colette Anelard, une élue de l’opposition qu’il avait lui-même verbalement provoquée; Sur la destitution de Nadia Lesquelin-Roche… Il se passe toujours quelque chose aux Avirons !
Pour terminer, je voudrais saluer le retour du JIR, plus exactement du JIR Hebdo qui, à en croire son directeur de la rédaction, de publication et rédacteur en chef Geoffroy Géraud-Legros, se trouve depuis samedi dernier dans toute l’île, dans 750 points de vente. Croisons les doigts pour cet hebdo qui a pour ambition de « redonner de la place au pluralisme, à la parole libre, aux voix multiples… ». Ce que font déjà pas mal de médias locaux, soit dit en passant. Bonne chance à toute l’équipe, à son éditorialiste du samedi et à son directeur de la rédaction, de la publication et rédacteur en chef (en même temps) Geoffroy Géraud-Legros.
De gauche à droite : Geoffroy Géraud-Legros (GGL), Alek et Richard Nirlo
« GGL » qui était, depuis juin 2024, directeur de cabinet du maire de Sainte-Marie, Richard Nirlo. Depuis environ deux mois, il a quitté la mairie de Sainte-Mairie mais la consigne avait été passée par la direction de cette même mairie de lui adresser des mails sur son adresse perso. Depuis, tout passe par Gaëtan Adam, qui n’était plus en odeur de sainteté il y a environ deux mois mais qui aurait repris, le poste de dir-cab. C’est comme ça à Sainte-Marie : ça va, ça vient. Jusqu’à maintenant, aucune note de service n’a officiellement, en interne, annoncé, le départ de l’ancien dir-cab de Richard Nirlo.
Le maire qui, lui, semble sur un nuage, notamment depuis qu’il a annoncé un excédent de plusieurs millions d’euros dégagé par le budget de la commune grâce « au bon travail » de son service des finances et de sa direction générale des services. Dans le même temps, on m’annonce que certains services de la mairie n’ont plus d’argent pour s’acheter du papier-cul. Info ou intox ? Des « malokis » sans doute ! Le maire, pas là ek ça. Il danse. Il a dansé toute la journée de mercredi à Duparc avec la 3ème jeunesse.
Entre deux danses Monsieur le maire, n’oubliez pas d’aller faire un petit tour du côté de Terrain Elisa. Dansez, c’est bien, mais rester connecté avec le terrain, c’est pas mal, non plus !
Il a même été contraint de rentrer chez lui pour changer de chemise, avant de revenir danser. Elle est pas belle la vie ! Il n’y a pas à dire, Richard Nirlo est un maire qui mouille la chemise…
Y.M.
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