Ti Kozman

Gouvernement Attal : la macronie vire à droite

Il s’agit d’une première salve : 14 ministre dont 7 hommes et 7 femmes. Les femmes étant notamment reléguées au rang de ministres déléguées, à l’exception de Rachida Dati (Culture), de Catherine Vautrin (Travail Santé), d’Amélie Oudéa-Castéra (Education nationale, jeunesse, sports et Jeux olympiques et paralympiques) et de Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche). Les trois ministres déléguées auprès du Premier ministre sont des femmes : Prisca Thévenot, la Franco-Mauricienne qui était secrétaire d’Etat à la Jeunesse et qui devient porte-parole du gouvernement; Marie Lebec (Relations avec le Parlement); Marie Lebec (Relations avec le Parlement) et Aurore Bergé (Egalité hommes/femmes et lutte contre les discriminations).

Parmi les 11 ministres de plein exercice, on retrouve les poids lourds de l’ancien gouvernement.

En effet, il n’y a peu de changement pour les ministères régaliens. Gérald Darmanin garde l’Intérieur (et l’Outre-mer); Eric Dupont-Moretti conserve la Justice; Sébastien Lecornu reste aux Armées et Bruno Le Maire, qui devient numéro 2, sorte de vice-premier ministre, reste à Bercy (Economie, Finances). Tous ces ministres sont issus de la droite.

Parmi les ministères régaliens, à noter l’arrivée de Stéphane Séjourné (38 ans) aux Affaires étrangères. L’actuel patron de Renaissance sera désormais au Quai d’Orsay à la place de Catherine Colonna.

Plusieurs ministres de la macronie ont été remerciés. Outre Catherine Colonna (Affaires étrangères dans le gouvernement d’Elisabeth Borne), à noter le départ d’Olivier Véran (qui va vraisemblablement conduire la liste Renaissance aux élections européennes de juin prochain), d’Olivier Dussop (qui était ministre du Travail) ou encore de Clément Beaune (ex ministre des Transports) et de Rima Abdul-Malak, qui a été remplacée par la Sarkozyste Rachida Daty, mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn. Laquelle Rachida Daty, actuelle maire du VII arrondissement de Paris, vise la mairie de Paris en 2026.

Même si le Premier ministre Gabriel Attal a parlé hier soir sur TF1 de « majorité plurielle », son gouvernement qu’on pourrait d’ailleurs baptisé « Attal 1 » (il y aura sûrement d’autres remaniements d’ici à la fin du quinquénnat d’Emmanuel Macron en 2027) est surtout marqué à droite avec l’arrivée des Sarkozistes Catherine Vautrin et Rachida Dati parmi les ministres de plein exercice. Sans compter tous les anciens poids lourds (Le Maire, Darmanin, Lecornu…) qui sont tous issus de la droite. A croire que pour la composition du gouvernement d’Attal, Emmanuel Macron a plus écouté l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy que ses amis François Bayrou (MoDem) ou Edouard Philippe (Horizons). Lesquels, pour l’instant n’ont pu caser d’un seul des leurs : Marc Fesneau (Agriculture) pour le MoDem et Christophe Béchu (Transition écologique) pour Horizons. Deux ministres qui faisaient déjà partie du gouvernement Borne.

En tout cas, pour cette première salve, le chef de l’Etat et son Premier ministre ont surtout débauché à droite. D’où le virage volontairement opéré à droite par la macronie. Est-ce que ce sera suffisant pour renforcer la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, une majorité qui, comme vous le savez, est relative ? Rien n’est moins sûr car dès la nomination, hier soir, de Rachida Dati, celle-ci a été exclue de « LR ». Annonce faite par Eric Ciotti, le patron des « Républicains », juste après l’intervention du secrétaire général de l’Elysée sur la composition du nouveau gouvernement.

Pour le moment, ça reste le gouvernement le plus resserré de la V République mais il faudra attendre la deuxième vague de ministres délégués et de secrétaires d’Etat qui sera annoncée dans les jours à venir pour connaître s’il le sera toujours. Le précédent gouvernement, celui d’Elisabeth Borne, comptait 41 membres, y compris la Première ministre.

« Sobriété, efficacité, énergie », a dit hier soir le Premier ministre pour qualifier son gouvernement. Il veut de l’action. Ça tombe bien car, au-delà des noms (des ministres), les Français veulent, eux, surtout, des actes.

Le premier conseil des ministres aura lieu ce vendredi 12 janvier à 11 heures (heure de Paris). Gabriel Attal devrait quant à lui prononcer son discours de politique générale devant la nation dans quelques jours.

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