En allant à la conférence de presse de Jean-Jacques Morel, hier, jeudi 14 septembre, je suis passé devant l’ancienne agence de la BRED à Saint-Denis, près des vestiges de Resto Lam. J’ai vu Didier Robert en tenue décontractée, dans la cour de l’ancienne banque transformée depuis peu par lui même et son épouse en restaurant gastronomique et galerie d’art « La Caza Blanca ».
Il discutait tout sourire avec des livreurs. Les Robert aménagent leur nouvel espace professionnel. Il avait l’air tout heureux. Comme quoi, il y a une vie après la politique. Pourquoi je vous parle de Didier Robert ? Parce qu’en arrivant à la conférence de presse de Jean-Jacques Morel, son nom est revenu plus d’une fois dans la discussion. En fustigeant « la liste Fontainienne » (vocabulaire de Morel), l’avocat dionysien, conseiller régional de l’opposition, n’a pu s’empêcher de dire : «Fontaine a vendu la Région à Bello », en 2021 et « a permis à la socialiste Ericka Bareigts de gagner la mairie de Saint-Denis » via Nassimah Dindar qui, « au lieu de faire alliance avec Didier Robert au second tour des municipales, a préféré pactiser avec la gauche ».
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/0-10-1.jpeg)
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/Fouassin-legislatives-1.webp)
Juste après la conférence de Morel, je me suis rendu à celle de Michel Vergoz, le président de Trait-D’Union, lui aussi candidat aux élections sénatoriales du 24 septembre prochain. Il a de nouveau été question de Didier Robert. Décidément ! Comme pour le jeudi d’avant, Michel Vergoz a remis une couche sur Michel Fontaine qu’il accuse ouvertement « d’avoir fait gagner Huguette Bello et la gauche en 2021 ». Vous l’aurez compris, Morel et Vergoz ont Fontaine dans le collimateur.
Morel et Vergoz s’érigent par ailleurs en grands défenseurs du statut départemental de la Réunion. C’est légitime, après tout. Michel Vergoz s’est battu en 2000 aux côtés de Jean-Paul Virapoullé contre la bidépartementalisation contre un gouvernement de gauche. Il l’a payé cher au PS. Morel a toujours défendu, aux côtés également des frères Virapoullé, mais aussi des anciens élus comme Marc Gérard, Albert Ramassamy et d’autres encore, le statut départemental. Aujourd’hui, concernant le débat institutionnel, ils restent sur leur ligne. Morel se veut l’ardent défenseur de l’article 73 alinéa 5 (amendement de Virapoullé). Vergoz estime que «c’est l’article 72-4 qui pose problème et qu’il faudra supprimer en réunissant le Congrès de Versailles ». Ce qui n’est pas une mince affaire.
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/0-9-3.webp)
Morel évoque un danger sur l’article 73 et l’alinéa 5 « avec preuves à l’appui », précise-t-il. Il rappelle que dans le cadre du projet de loi de la révision Constitutionnelle, commencé le depuis le 26 juin 2018 par la commission des lois, l’article 17 a été débattu. Il résulte des discussions sur l’amendement présenté en commun par 5 députés (Huguette Bello de GDR, Ericka Bareigts de NG, Davis Lorion (c’est bien écrit Davis) de « LR », Hubert Julien Laferrière de LREM et Jean-Hugues Ratenon de LFI) que les conditions sont de plus en plus réunies pour la suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution », que les 5 députés considèrent comme « le véritable verrou pour le développement économique, social et culturel de la Réunion ». Morel en veut également pour preuve que Bello a signé le 16 mai 2022 l’Appel de Fort-de-France, qui préconise la suppression de l’alinéa 5.
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/Senatoriales-2023-droite-reunie.webp)
Autre preuve fournie par Morel, qui vise cette fois la sénatrice Nassimah Dindar. Il s’agit d’un rapport d’information déposé le 21 septembre 2020 au Sénat dans lequel la sénatrice Dindar affirme avoir « pris connaissance des conclusions du groupe de l’Union centriste au sujet du rapport sur la décentralisation » et avoir « également suivi l’audition de Jean-Paul Virapoullé. La fusion des deux articles 73 et 74 est une très bonne proposition. Certains y sont défavorables, même si nous pouvons le comprendre, cela reflète me semble-t-il une vision passéiste de l’évolution de nos territoires ». Dans ce même rapport, Nassimah Dindar plaide en faveur « d’une collectivité unique dotée de véritables moyens ». Elle précise : « l’évolution de la Guadeloupe de ce point de vue va être importante pour la Réunion (…) La focalisation de la Réunion sur l’article 73 serait un recul plutôt qu’une avancée. Certains élus travaillent déjà sur ce sujet comme l’ancien député Wilfrid Bertile qui réfléchit avec des universitaires à des propositions ».
Selon Michel Vergoz, « Morel voulait être 2ème sur la liste de Fontaine »… Selon Huguette Bello, « il n’y a plus de danger institutionnel depuis la Décentralisation en 1981 »
Donc à en croire Morel, Vergoz et même Viviane Malet (qui est avec Nassimah Dindar), il y aurait danger en matière institutionnel ? Huguette Bello n’est pas du tout de cet avis. Elle a déclaré haut et fort vendredi dernier lors de la conférence de presse de présentation de la liste « de la vraie gauche (ouvrez bien vos oreilles messieurs, dames !) « qu’il n’y a pas de danger institutionnel. Tout le monde est pour l’autonomie alimentaire, énergétique, c’est-à-dire pour nous mêmes et par nous mêmes. Il faut arrêter de mal interpréter le mot autonomie. Le problème, ce n’est pas l’alinéa 5 (amendement Virapoullé); Le problème fondamental, c’est l’octroi de mer. Depuis le 12 mai 1981, grâce à la loi de décentralisation, il n’y a plus de débat institutionnel. C’est terminé tout ça. Les adversaires n’ont plus d’argument. Le vrai dossier des maires, ça va être l’octroi de mer. Savez-vous que 41% du budget de fonctionnement d’une commune comme Trois-Bassins, proviennent de l’octroi de mer ? » Paroles d’Huguette Bello. Nous rendons grâce à la politique, cette belle gymnastique qui permet aux uns et aux autres de changer d’avis comme on peut changer de culotte.
Revenons à Vergoz le Macroniste et à Morel « l’anti-Macron ». A part ce positionnement par rapport au gouvernement et à la présidence de la République, vous me direz que ce ne sont pas des points communs qui manquent entre ces deux élus : ils sont très proches de Didier Robert (encore lui !), élus à la Région sur la liste qui avait été menée par l’ancien président vaincu, deux départementalistes patentés, deux anti-Fontaine qui le revendiquent haut et fort.
Mais alors, pourquoi n’ont-ils pas fait le trait-d’union pour les sénatoriales ? Réponse de Michel Vergoz, qui ne va pas plaire à l’avocat constitutionnaliste : «Morel tempête aujourd’hui contre la liste de Fontaine alors qu’il a insisté pour être deuxième sur ladite liste ». Et pan ! En fait, c’est presque ça, mais pas tout à fait ça. C’est Jean-Paul Virapoullé, un soutien conditionnel de Jean-Jacques Morel, qui a insisté auprès de la droite pour positionner l’avocat dionysien sur la liste de la droite et des centres. Mais certains maires n’ont pas voulu, y compris bien entendu celui de Saint-Pierre. Si ce deal avait marché, est-ce que Morel aurait été si prolixe dans la critique contre Fontaine, Malet, Fouassin et Nassimah Dindar ? On est en droit de se poser la question.
Michel Vergoz a aussi laissé entendre hier que Morel était en train de virer à l’extrême droite, en faisant allusion à l’alliance entre ce dernier et le maire de la Plaine-des-Palmistes, Johnny Payet, par ailleurs secrétaire départemental du Rassemblement National, le parti de Marine Le Pen. Stéphane Fouassin (2ème sur la liste de Fontaine) a lui aussi qualifié la liste Morel de « liste Front national ». Réplique ironique de Jean-Jacques Morel : « dans ces conditions, on peut dire que 216 000 Réunionnaises et Réunionnais ont viré à l’extrême droite lors du second tour de la présidentielle de 2022 à la Réunion ».
Le candidat qui se dit « sans étiquette » balaye d’un revers de main « cette critique de mauvaise foi ». Rappelons qu’aux législatives de juin 2022, Stéphane Fouassin, maire de Salazie et candidat à la députation dans la 5ème circonscription, était tout heureux d’avoir à ses côtés le maire frontiste de la Plaine-des-Palmistes. Lequel maire a soutenu, au second tour de ces mêmes législatives, le candidat de La France Insoumise, Jean-Hugues Ratenon. Vous arrivez à suivre ?
On essaye de reprendre le fil : Morel et Vergoz accusent Fontaine « d’avoir vendu la Région à Bello en 2021 ». Vendredi dernier, Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, patron du « Progrès », 1er vice-président de la Région, fidèle de Mme Bello a expliqué « qu’il existe pour ces sénatoriales un axe Bareigts/Fontaine, un peu comme le Grand-Raid à l’envers, soit un axe Saint-Denis/Saint-Pierre ». Qui dit vrai ? Si on suit les raisonnements ci-dessus, Michel Fontaine aurait ainsi fait perdre Didier Robert de la droite/centre au profit d’Huguette Bello (PLR/gauche) aux régionales pour, deux ans plus tard, « faire un axe avec la socialiste Bareigts », cette fois, pour dézinguer Bello qu’il aurait porté à la tête de la Région en 2021. Je ne sais pas vous, mais moi, je perds un peu le fil.
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/0-7-3.jpeg)
Ce que j’ai surtout relevé, après cette conférence de presse à laquelle Emmanuel Séraphin et Joé Bédier, maires respectifs de Saint)-Paul et de Saint-André, n’ont pas assisté car grippés, alors que Bello qui avait le nez qui coule était bel et bien présente – à croire que famn lé plus solide que lo z’hommes – (n’est-ce pas Madame la présidente de l’UFR !), c’est que Lebreton n’a pas mâché ses mots en direction d’Ericka Bareigts, sa collègue vice-présidente de la Région.
En fonction des résultats du 24 septembre prochain, j’ai hâte de voir comment va évoluer la majorité régionale, en sachant que d’ici à 2028, il reste encore plus de 4 ans à tenir. A moins que, comme le dit Lebreton, l’axe Fontaine/Bareigts aux sénatoriales, se concrétise également dans l’hémicycle de la pyramide inversée. En clair, en additionnant les élus de Fontaine, de Bareigts et de l’opposition, quelle serait la marge de manœuvre de la présidente Bello, d’autant qu’au sein de l’actuelle majorité, tous les élus ne sont plus forcément au garde-à-vous ? Ratenon et Bédier ont dû taper du poing sur la table pour se faire inviter aux réunions de négociations des sénatoriales se déroulant dans l’Ouest entre Séraphin, Lebreton et Bello. S’ils ne l’avaient pas fait, la deuxième place, juste après Evelyne Corbière, sur la liste, serait sans doute allée à Harry-Claude Morel (Progrès).
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/0-4-copie.webp)
Sous la pression, cette deuxième place a finalement été laissée à un élu de Saint-André, Laurent Papaya qui, signalons-le, pour la conférence de presse de vendredi dernier, s’est habillé comme un sénateur. Il a sorti pour l’occasion le costume-cravate. Notons aussi que quelques uns au sein de cette majorité régionale n’ont pas du tout apprécié la façon dont Wilfrid Bertile a été bordé de la liste des sénatoriales. Comme un malpropre ! Bref, au lendemain du 24 septembre, les petites failles qui commencent à apparaître dans les fondations de cette majorité régionale faite de «vraie gauche » (et de fausse gauche ?) en juillet 2021, pourraient s’intensifier.
Des sénatoriales qui donnent le tournis à Mathieu Hoarau, jeune maire de l’Etang-Salé
Un phénomène de « géologie politique », de menace d’effondrement de plaque tectonique qui pourrait également se produire dans certaines communes comme l’Etang-Salé. Pour l’observateur politique que je suis, c’est trop comique. Mais pour le maire Mathieu Hoarau, je pense que ces sénatoriales constituent un vrai casse-tête. Il ne sait plus sur quel pied danser le pauvre (grand) boug !
J’essaye de vous expliquer même si l’exercice est assez complexe. Lui, personnellement, il roule pour la liste Malet (donc Fontaine) ; Le maire de Saint-Pierre étant aussi le président de la Civis. L’Etang-Salé en a bien besoin. Si Mathieu Hoarau roule pour Fontaine, il roule obligatoirement pour Melchior qui marche avec Fontaine. Le maire de l’Etang-Salé a aussi besoin des crédits du Département. Idem pour ceux de la Région (et de l’Europe) d’Huguette Bello.
On reprend : Mathieu Hoarau fera Fontaine, mais il ne faut pas le dire trop clairement par respect à ses élus municipaux qui sont de tous bords politiques, y compris de la société civile. Raison pour laquelle, le maire de l’Etang-Salé n’a pas assisté à la conférence de presse de la droite unie et des centres à la Ravine-des-Cabris, mardi dernier. Tout comme Juliana M’Doihoma, la maire de Saint-Louis, qui a promis les voix de sa majorité à Fontaine et qui a ramené Domen « dans le droit chemin », mais elle n’a pas non plus assisté à la conférence de presse, » à cause de la grippe ou de la migraine ». Cette foutue grippe qui tombe vraiment mal ! Bédier et Séraphin doivent sûrement comprendre M’Doihoma. Passons !
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/Le-Maire-de-LEtang-Sale-et-adjoints.jpg)
Mathieu Hoarau a reçu pas mal de candidats ou leurs soutiens : Tillier en premier, puis Morel, Malet, Bareigts. Bello, ce sera la semaine prochaine. Alexandre Laï-Kane-Chéong du Parti Croire et Oser lui avait également rendu visite. Mais Mathieu Hoarau a malgré tout fait comprendre à sa majorité qu’il faudra (siouplé) voter la liste Malet. Isaline Tronc, sa 2ème adjointe n’est pas d’accord. Le maire a fait signer aux élus de la majorité un communiqué dans lequel ils annoncent « se désolidariser » de Mme Tronc, 3ème sur la liste de Florence Chane-Tune du Parti Croire et Oser. Concernant le communiqué du maire, Mme Tronc a répliqué en précisant qu’elle n’avait pas d’ordre à recevoir du maire, qui n’est pas son père et qui n’a pas à lui donner des consignes de vote.
Isaline Tronc accuse Mathieu Hoarau d’avoir aidé Jean-Jacques Morel, l’avocat de Jean-Claude Lacouture (l’ancien maire de l’Etang-Salé), à faire sa liste en lui trouvant une colistière de l’Etang-Salé. D’après ce qui se dit, Morel voulait un ou une élue de la majorité municipale. Craignant Michel Fontaine et Cyrille Melchior, Mathieu Hoarau aurait dit que ce n’est pas envisageable. Selon Isaline Tronc, Mathieu Hoarau et Imrhane Moulan, ancien attaché parlementaire de la députée Nathalie Bassire, qui travaille aujourd’hui avec Patrick Lebreton à la mairie de Saint-Joseph et qui reste un grand pote à Stéphane Boyer, le dir-cab du maire de l’Etang-Salé, ont fourni à Morel, une employée du CCAS, Dominique Ferrère, contractuelle, en fin de contrat, qui aurait accepté de figurer sur la liste Morel en échange d’un renouvellement de son contrat. Dominique Ferrère qui, semble-t-il, est une militante active du maire de l’Etang-Salé.
« Tout ce que raconte Isaline Tronc est archi faux », répondent les proches du maire. Lequel maire ne veut pas entendre parler de la candidature de sa future ex 2ème adjointe aux côtés de Jeannot Lebon, adversaire de Patrick Lebreton, 1er vice-président de la Région qu’il ne souhaite pas non plus déplaire. Jean-Jacques Morel s’est pointé à la mairie de l’Etang-Salé le 6 septembre dernier. Le lendemain, un peu comme dans un film, des grosses berlines sont arrivées devant l’hôtel de ville de l’Etang-Salé, desquelles ont déboulé Michel Fontaine, Serge Hoareau (maire de la Petite-Ile), Cyrille Melchior ainsi que Daniel Pausé (maire de Trois-Bassins), Eric Ferrère (maire des Avirons) et, un peu plus tard, Bachil Valy (maire de l’Entre-Deux). Ce dernier, visiblement très fatigué a exigé, dès son arrivée, un café. Jean-Michel Jobard, le dir-cab de Fontaine à la mairie de Saint-Pierre, était également présent.
Au lendemain de la décision de Jacques Tillier, patron du JIR, de se retirer des sénatoriales, ses soutiens de la première heure, qui se comptaient sur les doigts d’une seule main puisqu’ils étaient trois (Ferrère, Valy et Pausé) ont aussitôt sauté dans les bras de Melchior/Fontaine. Tout ce petit monde s’est réuni chez Mathieu Hoarau à la mairie de l’Etang-Salé pour bien caler la marche à suivre en vue des sénatoriales. La majorité municipale à l’Etang-Salé a reçu cette semaine la candidate Viviane Malet. Isaline Tronc prend le pari que ladite majorité ne suivra pas comme un seul homme (ou une seule femme pour faire plaisir à Mme Tronc) le maire Mathieu Hoarau. On verra bien le 24 septembre !
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/Mathieu-Hoarau.webp)
Toujours à la mairie de l’Etang-Salé, on me dit que le nouveau DGS Dominique D’Eurveilher vient de se payer (en leasing) une superbe voiture de fonction qui coûterait au moins 60 000 €. Si c’est vrai, il n’y a pas de mal à se faire du bien… avec l’argent des contribuables. Ça me rappelle la SPL Estival. J’y arrive !
SPL Estival : « champagne, sex and drug » ?
Encore deux mots sur les sénatoriales. Je constate que Florence Chane-Tune, Mario Lechat, Jean-Jacques Morel, le docteur Von Théobald ont pu faire une liste, mais pas Jacques Tillier. Je ne compte pas Fontaine, Bello, Bareigts et même Vergoz qui sont des vieux de la vieille (c’est-à-dire au moins maire), mais tous ces novices en politique, y compris l’avocat « rikiki » comme dirait l’autre, ont réussi à constituer une liste alors que ceux qui se prennent pour les cadors, les grands justiciers, les Père la morale, les donneurs de leçons en tous genres, les « sauveurs » de la droite locale…n’ont pas eu cette capacité. De grands diseurs, de grands causeurs, mais de petits faiseurs. « Na un chié d’geste », comme on dit en créole. La fin des haricots pour Tillier ? Les Anglais disent « the biginning of the end ». To be continued ! (A suivre).
J’en arrive maintenant à la SPL Estival. Que vous dire de plus de ce que vous savez déjà ? Il ne reste plus qu’à attendre l’enquête judiciaire si le Parquet veuille bien ouvrir une information éponyme suite à la plainte déposée ce mercredi auprès du tribunal de Saint-Denis par Joé Bédier, le maire de Saint-André, pour « détournements de fonds publics et complicité de ce délit ».
Il n’y a que la justice qui sera à même de faire toute la lumière sur cette gabegie financière : près de 3 millions d’euros de déficit dont des centaines de milliers de dépenses injustifiées. Il n’y a que la justice qui pourra dire si Ludovic Alamélou, ancien Pdg de la SPL Estival, a agi seul ou avec la complicité de ses pairs (Patrice Selly et Jeannick Atchapa) – qui le renient publiquement aujourd’hui – notamment concernant les embauches massives au sein de la société de transport ; Des embauches venant principalement des communes de Saint-Benoit et de Bras-Panon. Il n’y a que la justice qui pourra nous dire s’il s’agissait des embauches politiques découlant des promesses électorales faites lors des municipales de 2020.
![](https://freedom.fr/wp-content/uploads/2023/09/0-9-copie.webp)
Cela dit, nombre de salariés de la SPL ne dorment plus sur leurs deux oreilles depuis quelques jours, depuis que le syndicat FO a refusé de signer un accord avec les deux autres syndicats CGTR et CFDT pour demander le report des élections professionnelles afin de prioriser le plan de restructuration demandé par le tribunal de commerce. FO tient une conférence de presse aujourd’hui à Saint-Denis pour s’expliquer.
Au-delà de la catastrophe financière, il existe également une guerre syndicale au sein de la SPL où tout le monde a voulu être Calife à la place du Calife, où tout un chacun a essayé, à son niveau, de profiter de l’argent public. Pdg, camarades du Pdg, dir-cab, les potes des sociétés d’évènementiel, les amis (dont un, employé au Département) qui « ont ouvert les portes de l’Est », plus précisément de Saint-Benoit et de Bras-Panon, à Kartel Prod. Tout le monde a fait la fête avec l’argent public alors que, dans le même temps, les contribuables doivent faire face à l’augmentation de la fiscalité. Le champagne a coulé à flot dans certains restos de l’île où nombre de chefs d’entreprises profitant de la générosité du Pdg ont trinqué sur le dos des contribuables. Ça me fait penser à une chanson : « sea, sex and sun ». En version relocalisée (j’allais dire remixée), ça pourrait donner : « champagne, drug and sex». Pas mal de rumeurs circulent à ce propos. Laissons la justice faire son job. En faisant preuve d’un peu (voire beaucoup) de patience car le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique ».
En parlant de justice, nos confrères de Zinfos 974 avait sorti un article le 4 septembre dernier selon lequel Bruno Domen, maire de Saint-Leu, avait été blanchi dans l’affaire le mettant en cause et relative aux soupçons de détournement de fonds, suite à une dénonciation faite par l’ancien maire de la commune, à savoir Thierry Robert. Une affaire de distribution de colis alimentaires durant les municipales de 2020. La justice a décidé de classer l’affaire sans suite, car l’infraction n’a pu être caractérisée. Mais il faut savoir que Jacky Codarbox, un Saint-Leusien, n’est pas d’accord avec cette décision de justice. Il l’a fait savoir, via un courrier daté du 9 septembre, à la Procureure de la République de Saint-Pierre… qui est déjà partie. Elle a organisé son pot de départ vendredi dernier avec les notables du Sud. Cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la lettre de M. Codarbox :
Lettre de Monsieur Codarbox à la Procureure
Sur cette lecture, je vous laisse en vous donnant rendez-vous à la semaine prochaine. Portez-vous bien !
Y.M.
Comment here